lundi 12 décembre 2016

Cyberdéfense: Jean-Yves Le Drian veut créer une armée de combattants numériques [Actualité]

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, ici le 12 décembre 2016 lors de la visite du pôle d'excellence cyber, lors de son déplacement autour du thème de la cyberdéfense.
« C’est une date importante pour moi. Je l’attendais depuis longtemps. » Non, Jean-Yves Le Drian ne s’est pas déclaré candidat aux primaires de la gauche. Lundi, il a simplement inauguré deux bâtiments dans sa région natale, le pôle d’excellence de cyberdéfense à Rennes, puis les nouveaux locaux de Direction générale de l’armement (DGA) Maîtrise de l’information à Bruz.


Lors de cette matinée, le ministre de la défense n’a cessé de répéter l’importance de lutter contre les cyberattaques. « Les menaces s’intensifient. Il y a des choses qu’on ne dit pas et qui sont préoccupantes », a lancé celui qui est également président de la région Bretagne.
Pour répondre à ces attaques, Jean-Yves Le Drian a annoncé la création d’un commandement cyber capable de mener des opérations militaires dans l’espace numérique. 2.600 militaires qualifiés de « combattants numériques » seront déployés d’ici 2019 sur le territoire, épaulés par 4.400 réservistes. « Une attaque informatique majeure pourrait être considérée comme une agression armée », a poursuivi le ministre dans un long discours.
Pour monter son armée 3.0, le ministère de la Défense compte s’appuyer sur le noyau rennais, déjà sensible aux questions de cybersécurité. De l’école des Transmissions aux laboratoires d’Orange, la capitale bretonne compte déjà dans ses rangs des dizaines de spécialistes. « Notre mission principale aujourd’hui, c’est la formation de techniciens à la question de la cyberdéfense. Nous avons déjà pu en accueillir 2.800 en trois ans. Ils sont très demandés par les grandes entreprises », assure Philippe Verdier, président du pôle d’excellence cyber.
Au sein de la DGA, plus de 400 personnes sont également mobilisées sur ces questions dans un volet plus militaire. A terme, ils seront 600 à plancher sur la protection des réseaux au sein de la Maîtrise de l’information. « Nous travaillons notamment à la protection de nos véhicules sur le terrain des opérations. Des hackers ont déjà réussi à prendre le contrôle de véhicules à distance. On imagine les conséquences que cela pourrait avoir en pleine guerre », glisse un gradé de la DGA.

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