
© | Yves Leterme traite les affaires courantes. AP
Le 26 avril 2010, le roi Albert II acceptait, en effet, la démission de l’Exécutif fédéral dirigé par Yves Leterme. Des élections législatives anticipées étaient organisées dans la foulée, avec la victoire en Flandre du parti autonomiste N-VA, qui réussit alors une impressionnante percée, et celle des socialistes en Wallonie. Les négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement fédéral se sont ainsi enlisées entre ces deux partis que tout oppose.
Pourtant, même sans véritable Exécutif, le pays ne fonctionne pas si mal que ça. «Tout d’abord, le fait d’appartenir à l’Union européenne facilite un certain nombre de choses, explique le politologue Dave Sinardet, de l’Université d’Anvers. Sans l’euro, par exemple, la situation serait beaucoup plus compliquée. Ensuite, les Exécutifs régionaux, qui ont un certain nombre de prérogatives, fonctionnent tout à fait normalement. Enfin, Yves Leterme et sont équipe sont restés en place pour traiter les affaires courantes.» Un fonctionnement «presque normal», donc, qui explique la relative passivité citoyenne face au blocage politique.
Le problème tient surtout au manque de réformes en vue du futur. Celle des retraites en tête. «La situation pourrait également se compliquer sans véritable leadership politique si les agences comme Standard & Poor’s baissaient la note du pays», affirme Dave Sinardet.
D’autant que personne n’est optimiste sur un rapide déblocage de la situation. Car chaque parti campe sur ses positions. «Le N-VA est une formation assez radicale sur le plan communautaire, il leur est donc très difficile de faire certains compromis», explique le politologue. Seulement, les autonomistes flamands ont largement remporté les élections. Et c’est, du coup, politiquement risqué pour les autres partis de se mettre d’accord pour former un gouvernement sans eux.
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