L'apparente décapitation d'un journaliste américain montrée dans une vidéo diffusée par les jihadistes de l'Etat islamique (EI) a suscité mercredi l'indignation de la communauté internationale, plusieurs pays promettant de soutenir la lutte contre ces extrémistes implantés en Syrie et en Irak.
Paris a dit envisager une "stratégie globale" contre un "quasi-Etat terroriste", tandis que Berlin et Rome se sont dits prêts à livrer des armes aux forces kurdes pour les aider à repousser l'offensive jihadiste dans le Nord de l'Irak.
Les extrémistes sunnites de l'EI, qui sèment la terreur en Irak et en Syrie voisine, avaient annoncé fin juin avoir établi un "califat" dans les régions sous son contrôle en Irak et en Syrie.
Ils ont perdu ces derniers jours du terrain dans le nord irakien après une contre-offensive de l'armée et des combattants kurdes appuyée par des raids massifs de drones et d'avions de combat américains.
Dans une vidéo diffusée mardi sur internet, l'EI qui s'est taillé une réputation de groupe sanguinaire, montre un homme s'exprimant en anglais avec un accent britannique, masqué et habillé de noir qui semble couper la gorge du journaliste James Foley, enlevé en novembre 2012 en Syrie.
Intitulée "Message à l'Amérique" et tournée dans une zone désertique impossible à identifier, le groupe montre aussi un autre journaliste américain identifié comme Steven Sotloff, qu'il menace d'exécuter si les frappes ne cessent pas.
La Maison Blanche a dit vérifier l'authenticité de cette vidéo. "Si elle est authentique, nous sommes horrifiés par le meurtre brutal d'un journaliste américain innocent (...)", a indiqué le Conseil de sécurité nationale.
Sa mère, Diane Foley, dans un message sur Facebook, a dit que son fils avait "donné sa vie en essayant de montrer au monde les souffrances du peuple syrien".
- Condamnations internationales -
"Nous implorons les ravisseurs d'épargner la vie des autres otages. Comme Jim, ils sont innocents. Ils n'ont aucun pouvoir sur la politique du gouvernement américain en Irak, en Syrie ou ailleurs dans le monde", a ajouté Diane Foley.
James Foley, qui à 40 ans était un reporter expérimenté, avait couvert le conflit en Libye avant de se rendre en Syrie pour couvrir la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad pour le site d'informations américain GlobalPost, l'Agence France-Presse et d'autres médias.
"Nous sommes horrifiés par la diffusion de cette vidéo -qui n'a pas été authentifiée- et par la revendication de l'assassinat de James Foley", a déclaré le PDG de l'AFP, Emmanuel Hoog.
Le Premier ministre britannique David Cameron a interrompu ses vacances pour présider une série de réunions d'urgence sur la menace posée par l'EI, qualifiant, "si c'est vrai", de "choquant et pervers" l'exécution du journaliste.
Paris a évoqué une "barbarie" et un "assassinat ignoble". La chancelière allemande Angela Merkel est "bouleversée" par le sort du journaliste, selon son porte-parole.
Après les déclarations du président Barack Obama affirmant vouloir "poursuivre une stratégie à long terme" de lutte contre l'EI, son homologue français François Hollande a lui aussi annoncé qu'il proposerait "prochainement" une conférence sur la sécurité en Irak et la lutte contre l'EI "qui dispose de financements importants et d?armes très sophistiquées".
Pour Michael Morell, un ancien responsable de la CIA, cet assassinat est la "première attaque terroriste" de l'EI contre les Etats-Unis.
"La définition du terrorisme c'est la violence politique, la violence pour avoir un impact politique. Nous devrions donc marquer cette date d'une pierre blanche parce que c'est la première attaque terroriste de l'EI contre les Etats-Unis", a souligné M. Morell.
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