lundi 10 octobre 2016

Débat Trump-Clinton : un deuxième round très musclé [Actualité]

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Les candidats à la Maison Blanche se sont violemment affrontés dans la nuit de dimanche à lundi lors d'un vif débat dans le Missouri. Donald Trump s'est montré beaucoup plus incisif face à Hillary Clinton qui a tenté de garder son avance.

Donald Trump a lancé dimanche 9 octobre une série d'attaques contre Hillary Clinton pour tenter de sauver sa campagne. Le candidat républicain est allé déterrer les frasques sexuelles de Bill Clinton et a même déclaré qu'il essaierait d'envoyer sa rivale en prison s'il était élu à la Maison Blanche. Florilège des échanges les plus musclés.
Dans les cordes après la divulgation de ses propos dégradants sur les femmes, lâché par nombre de ténors républicains à moins d'un mois de l'élection présidentielle du 8 novembre, le milliardaire a commencé par se défendre.
"Je n'en suis pas fier, je me suis excusé auprès de ma famille et des Américains", a-t-il lancé d'emblée évoquant la vidéo dans laquelle il relate la façon brutale dont il approche les femmes qu'il désire.
"Mais si vous regardez Bill Clinton, c'est bien pire", a-t-il ajouté, affirmant que l'ancien président, qui était présent dans la salle, avait "abusé des femmes".
Une heure trente avant le début du débat, Donald Trump avait convié des journalistes dans un hôtel où il était entouré de quatre femmes, dont trois accusent Bill Clinton de les avoir agressées dans les années 1970 et 1990, et Hillary Clinton d'avoir aidé à son mari à les dénigrer. "M. Trump a peut-être dit des choses mauvaises, mais Bill Clinton m'a violée et Hillary Clinton m'a menacée", a dit Juanita Broaddrick, qui clame ses accusations depuis des années, pour des faits remontant selon elle à 1978.
Hillary Clinton n'a pas tardé à répliquer. Le Donald Trump de la vidéo "c'est tout à fait lui", a-t-elle martelé. "Nous l'avons vu insulter des femmes, nous l'avons vu noter les femmes, sur leur apparence, les classer de un à dix", a-t-elle ajouté rappelant que le magnat de l'immobilier s'en était aussi pris "aux immigrés, aux afro-américains, aux latinos, aux handicapés".
Tendu, montrant des signes d'agacement, parfois menaçant dans l'attitude, Donald Trump a sorti, une à une, toutes ses cartouches : affaire de la messagerie privée, drame de Benghazi, gaffe d'Hillary Clinton sur les électeurs "pitoyables".
"Si je gagne, je vais donner l'ordre à mon ministre de la Justice de nommer un procureur spécial pour faire la lumière sur votre situation, parce qu'il n'y a jamais eu autant de mensonges, autant de choses cachées", a-t-il affirmé.
Hillary Clinton a réagi,- "c'est vraiment bien que quelqu'un ayant le tempérament de Donald Trump ne soit pas chargé des lois de notre pays" -, Donald Trump répondant du tac au tac "parce que vous seriez en prison !".
"Je sais que vous tentez de faire diversion", a répondu l'ancienne secrétaire d'État, dénonçant une nouvelle fois le refus obstiné de son rival de publier sa déclaration d'impôts. "Il vit dans un autre monde", a-t-elle lancé, jugeant "amusant" de voir quelqu'un "qui n'a pas payé d'impôts sur le revenu pendant 20 ans expliquer ce qu'il va faire" sur la fiscalité.
Concernant ses impôts, Donald Trump s'est expliqué. Il a admis avoir profité de certaines lois fiscales, et a accusé les donateurs de la campagne de Clinton de faire de même. 
La Russie a aussi donné lieu à de vifs échanges, la candidate démocrate s'insurgeant que Moscou essaye d'influencer les élections américaines de novembre en faveur de son rival. L'ancienne chef de la diplomatie a aussi jugé nécessaire de lancer une enquête sur la Russie pour crimes de guerre en Syrie.
Si le débat avait débuté dans un climat d'extrême tension, les deux candidats ne se serrant pas la main en arrivant sur le plateau, il s'est achevé - de manière surprenante - sur une note plus apaisée.
Hillary Clinton a affirmé qu'elle respectait les enfants de Donald Trump, et celui-ci a salué sa combativité. "Elle n'abandonne pas, elle ne lâche jamais et je respecte cela, je le dis franchement", a affirmé l'exubérant milliardaire septuagénaire, interrogé sur les qualités de son adversaire. "Je suis en désaccord avec la plupart de ce pour quoi elle se bat mais c'est une combattante", a-t-il conclu, avant, cette fois-ci, d'aller saluer sa rivale.

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