lundi 31 octobre 2016

Séismes : l'Italie n'en finit plus de trembler [Actualité]

Le séisme a été ressenti dans une partie de l'Italie, jusqu'à Florence et Naples./ Photo AFPLe centre de l’Italie a été frappé dimanche 30 octobre vers 7 h 40 par un nouveau séisme, ressenti jusqu’à Rome. De magnitude 6,5, la secousse est la plus forte dans la péninsule depuis 1980. L’épicentre est situé à 6 kilomètres au nord de la petite ville de Norcia, non loin de celui qui avait déjà eu lieu cette semaine, faisant des blessés légers et d’importants dégâts matériels.

« Nous confirmons ne pas avoir d’information sur des morts. Nous avons une vingtaine de blessés » relativement légers, a déclaré Fabrizio Curcio, chef de la protection civile. Un bilan presque miraculeux compte tenu de la puissance de cette nouvelle secousse, la troisième d’une magnitude supérieure à 6 en un peu plus de deux mois.
Mais dans cette région où près de 300 personnes ont trouvé la mort à la fin août lors du premier de ces tremblements de terre d’une magnitude de 6,2, la plupart des villages avaient déjà été évacués. Ce n’était cependant pas le cas à Norcia, distant d’environ six kilomètres seulement de l’épicentre du séisme dimanche, petite ville pittoresque située en Ombrie tout près de la région des Marches.
Dès les premières secousses, les habitants de Norcia sont sortis de chez eux et se sont rassemblés, couvertures sur les épaules, sur la place principale du village. Certains se sont alors agenouillés pour prier face à la basilique San Benedetto, presque complètement détruite. Construite à partir du XIVe siècle, elle aurait selon la légende été édifiée sur le lieu de naissance de saint Benoît, fondateur de l’ordre des Bénédictins, en 480.
La puissance de la secousse a entraîné des éboulements et de nombreuses routes dans la région de l’Ombrie ont été coupées. La protection civile a invité la population à ne pas prendre les routes menant vers la zone touchée « pour faciliter le déplacement des moyens des forces de l’ordre et des secours ».
Un certain abattement gagnait les responsables communaux, dont les territoires vivent depuis des semaines dans l’angoisse de nouveaux séismes. « Je commence à ressentir un peu de désespoir, il y a trop de secousses, je n’y arrive plus », a ainsi commenté Pierluigi Altavilla, maire adjoint de Norcia.
« La fatigue ne doit pas se transformer en résignation », a exhorté le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, lors d’une brève conférence de presse à Rome. « Nous reconstruirons tout : les maisons, les églises et les magasins. L’Italie ne va pas lésiner sur la reconstruction des lieux qui représentent son âme », a-t-il affirmé, annonçant pour lundi un conseil des ministres extraordinaire.
Selon l’Institut national de géophysique et vulcanologie (INGV), la première secousse a été suivie de « dizaines » de répliques, dont 10 d’une magnitude égale ou supérieure à 4.
Ce séisme a été ressenti dans une grande partie de la péninsule, y compris à Florence et à Naples où les pompiers et la protection civile ont reçu de nombreux appels de la population. A Rome, les autorités ont fermé le métro de la ville pour effectuer des vérifications et des centaines de personnes sont sorties dans les rues par mesure de précaution.
Le dernier tremblement de terre d’une puissance équivalente à celle de dimanche remonte à novembre 1980. De magnitude 6,9, il avait fait près de 3 000 morts. A titre de comparaison, le séisme de L’Aquila, qui avait fait plus de 300 morts en 2009, s’élevait à 6,3.
Pour Gianluca Valensise, sismologue à l’Institut national italien de géophysique, ces puissants séismes pourraient encore durer plusieurs semaines. « Un séisme de magnitude 6 ou plus engendre des tensions qui sont redistribuées dans les failles adjacentes et peuvent les conduire à la rupture. C’est probablement ce à quoi nous assistons depuis août »

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