lundi 4 mars 2019

Macky Sall réélu au premier tour de l'éléction présidentielle sénégalaise [Actualité]

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Depuis dimanche 24 février, le Sénégal vivait dans l’incertitude. Aucun vainqueur n’avait été proclamé au soir du premier tour de l’élection présidentielle. Le camp de Macky Sall, le président candidat, s’était arrogé une victoire immédiate quand ses deux principaux opposants revendiquaient, eux, une présence au second tour.
Jeudi 28 février vers 13 h 35 heure locale, le juge Demba Kandji a levé le doute, en une phrase, après l’examen des cinquante-trois procès-verbaux de l’élection : « La proclamation provisoire des résultats donne 58,27 % à Macky Sall, 20,5 % à Idrissa Seck, 15,67 % à Ousmane Sonko, 1,48 % à Madické Niang et 4,07 % à Issa Sall. »
S’il n’y a pas de recours, le Conseil constitutionnel a désormais cinq jours pour confirmer ce résultat et le rendre définitif, et Macky Sall, 57 ans, aura réussi à se faire réélire dès le premier tour en dépit de la présence de cinq candidats.
Devant le siège encore en travaux de l’Alliance pour la République (APR), le parti du président, des militants se sont massés dès la mi-journée pour manifester leur joie. Pour Makhatar Diakhaté comme pour beaucoup d’autres, cette victoire n’était pas vraiment une surprise. « C’est le résultat du bilan du président, notamment dans le monde rural. Il a bien travaillé, mais devra désormais se concentrer sur l’emploi des jeunes », estimait cet agent de sécurité, membre du parti.
Si Macky Sall affiche un bon bilan économique, le taux de chômage, notamment celui des jeunes diplômés, reste un des problèmes de ce pays comptant 16 millions d’habitants.
En arrivant au pouvoir en 2012, il avait lancé sous le nom de Plan Sénégal émergent (PSE), un programme de grands travaux pour transformer son pays en une locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest. Au fil des ans, la croissance a bondi de 4,4 % pour atteindre 6,8 % en 2018, selon la Banque mondiale, qui a salué un « cadre macroéconomique solide ».
Si Macky Sall a été accusé, en fin de mandat, de privilégier des projets plaidant pour sa réélection au détriment d’une amélioration réelle de la qualité de vie des populations, son PSE contient un deuxième volet prévu de longue date pour être déployé sur un second quinquennat. Fin 2018, le président candidat avait d’ailleurs sollicité de ses bailleurs de fonds un engagement de 4,35 milliards d’euros pour les besoins de cette deuxième phase (2019-2023). En retour, ces derniers lui ont accordé trois fois la somme, lui marquant une confiance qui l’a sans doute aidé à gagner l’élection.
Reste que les défis auxquels il s’apprête à faire face sont nombreux s’il veut amener comme prévu le Sénégal dans le groupe des pays émergents pour 2035. Jeudi, la députée de la coalition présidentielle, Benno Bokk Yakaar, estimait que son premier travail serait d’instaurer « un dialogue entre opposition et pouvoir ».
Et ce n’était pas vraiment l’état d’esprit du camp d’en face. Juste après les résultats, Idrissa Seck, son premier adversaire, disait « refuser » les résultats provisoires annoncés, sans toutefois souhaiter les contester. Devant son quartier général, ses soutiens ont attendu plus d’une heure une réaction officielle ; une heure au cours de laquelle des tee-shirts blancs indiquant « deuxième tour, sans détour ni bavure » ont été distribués ainsi que des affiches. Une présence au second tour était en effet l’enjeu majeur pour ce candidat dont c’était là la troisième campagne.
Si Macky Sall ne l’avait pas emporté le 24 février, les alliances de second tour auraient rouvert le champ des possibles. D’ailleurs, avant la proclamation des résultats provisoires, tous les opposants à Macky Sall – d’Ousmane Sonko à Issa Sall en passant par Madické Niang – étaient passés au domicile d’Idrissa Seck, transformant ce qui aurait pu devenir le quartier général de l’alliance gagnante d’un second tour en quartier général des perdants.
Les différentes missions d’observation électorale ont pour leur part salué la tenue d’une élection pacifique. Celle de l’Union européenne, par la voix de sa chef, la députée européenne Elena Valenciano, a félicité, mardi, « la maturité démocratique du peuple sénégalais »évoquant « un scrutin calme et transparent, avec une forte mobilisation des électeurs, malgré un blocage du dialogue politique et un manque de confiance entre opposition et majorité »

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