Une scène insoutenable. Le Maroc est sous le choc après la diffusion d'une vidéo, que nous avons choisi de ne pas relayer, montrant un groupe de jeunes agresser sexuellement une jeune femme dans un bus.
La police a confirmé dans un communiqué l'arrestation des six auteurs, âgés entre 15 et 17 ans, qui ont été placés sous surveillance policière.
La même source a également confirmé que la victime, 24 ans, était atteinte d'un handicap mental, et relevé qu'elle n'avait avant la diffusion de la vidéo reçu aucune plainte, ni de la part de la jeune femme agressée ni de la part du chauffeur.
Diffusées dimanche sur les réseaux sociaux, les images suscitent une salve de réactions indignées sur internet et dans les médias au Maroc.
Sur les images, on voit un groupe d'adolescents, torse nu, en train de bousculer violemment une jeune femme en pleurs dans un bus, lui touchant les parties intimes tout en s'esclaffant. La victime, à moitié dénudée, pousse des hurlements de détresse, alors que le bus continue de rouler, sans qu'aucun passager n'intervienne.
La scène a eu lieu à Casablanca, métropole économique du royaume, précise la presse locale, affirmant que la victime est atteinte d'un handicap mental.
La société chargée du transport en commun M'dina Bus, a indiqué que "l'agression s'est déroulée ce vendredi 18 août" et que les agresseurs avaient été "appréhendés ce lundi 21 août."
Quatre des six auteurs de ce qu'internet qualifie de viol collectif ont finalement été arrêtés lundi, ont affirmé plusieurs médias marocains, dont la télévision publique 2M.
"Horreur à Casablanca", "des monstres commettent un crime odieux", écrit la presse locale, qui tire la sonnette d'alarme sur le phénomène du harcèlement des femmes dans l'espace public. Sur Twitter, les réactions sont également outrées
L'association "Touche pas à mon enfant", qui combat "la pédo-criminalité", a lancé un appel à témoins afin "de traduire en justice cette horde barbare qui s'est attaquée lâchement à une jeune fille".
Des internautes ont, eux, appelé à un sit-in le 23 août à Casablanca pour exprimer leur indignation. D'autres, en revanche, s'en sont pris à la victime, prenant la défense des agresseurs.
Au Maroc, marcher seule dans la rue relève parfois du parcours du combattant. Ou plutôt de la combattante : les femmes y subissent fréquemment des remarques désobligeantes et des insultes. La question du harcèlement a déjà rebondi après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant une horde de jeunes hommes traquer une jeune femme marchant seule dans la rue à Tanger.
Selon les chiffres officiels, près de deux Marocaines sur trois sont victimes de violences. Et les lieux publics sont les endroits où la violence physique à leur égard est la plus manifeste.
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