Convention démocrate: Hillary Clinton officiellement désignée candidate à la présidentielle [Actualité]

Elle devient la première femme à briguer la Maison Blanche.
Il n’y avait pas de suspense. Mardi, Hillary Clinton a officiellement été désignée candidate àl’élection présidentielle par le parti démocrate. Elle a obtenu plus de 2.800 délégués, soit 1.000 de plus que Bernie Sanders, qui avait déjà officiellement appelé à la soutenir, au grand chagrin de ses supporteurs les plus fidèles. Plus de 200 ont d'ailleurs quitté la salle pour protester, signe des divisions qui subsistent à la gauche du parti.
Avec ce vote, Clinton rentre dans l’histoire. Elle devient la première femme d’un des deux partis majeurs à briguer la Maison Blanche. Mais la route s’annonce encore longue alors que dans un climat anxiogène, Donald Trump vient de passer devant dans les sondages pour la première fois.

Alors qu’elle semblait largement favorite il y a un an, la candidate démocrate a dû batailler pour écarter Bernie Sanders. En face, Donald Trump la surnomme « Crooked Hillary » (Hillary l’escroc) et fait de l’élection un référendum sur sa personnalité.

Même si elle est passée au travers des gouttes, la commission parlementaire sur l’attaque de Benghazi et l’enquête du FBI sur ses emails ont fait des dégâts : plus de 55 % des Américains ont une mauvaise opinion d’elle, et deux Américains sur trois jugent qu’elle n’est « pas honnête ou digne de confiance ». Elle peut toutefois se consoler : Donald Trump ne fait pas mieux, ce qui devrait accoucher d’une campagne sanglante et ultra-négative.

Alors qu’elle comptait une avance confortable ces dernières semaines, la candidate officiellement choisie par le parti démocrate, mardi, est désormais devancée par Donald Trump dans la moyenne des sondages de Real Clear Politics. Le candidat républicain compte désormais 1 % d’avance, à 45,6 % contre 44,7 %. Il passe également devant dans un match à trois avec le libertarien Gary Johnson.

Malgré une convention républicaine agitée, Trump semble donc avoir profité de l’exposition médiatique et des attaques répétées contre Hillary Clinton, désormais aussi impopulaire que lui. Selon le statisticien Sam Wang, de Princeton, ce rebond n’a cependant rien d’exceptionnel et s’inscrit dans la moyenne des conventions. Hillary Clinton devrait, sauf accident, profiter de celle de Philadelphia pour redorer son image, notamment grâce aux discours de Michelle et Barack Obama et de Bill Clinton.

Ces sondages nationaux ne donnent qu’une indication très sommaire du terrain. L’élection américaine se joue Etat par Etat. Sur ce front, Clinton conserve un léger avantage dans le modèle de Nate Silver, avec 53,2 % de chances de gagner contre 46,8 % à Donald Trump.

Ce dernier a pris la tête dans certains Swing States, notamment en Floride et dans l’Ohio. Mais il aura également besoin de s’imposer en Pennsylvanie pour devenir président. Bref, la lutte s’annonce à couteau tiré.