samedi 5 novembre 2016

A quand une pilule contraceptive pour hommes ? La recherche avance

Image de synthèse de spermatozoïdes (Petillot/Sipa)Les hommes pourront-ils un jour contrôler leur fécondité avec une simple pilule, au même titre que les femmes ? La question apparaît comme un serpent de mer de la contraception, à l'heure où une nouvelle solution à base d'hormones a été développée par des chercheurs britanniques. Avec les mêmes bénéfices et les mêmes effets secondaires que la pilule pour femmes.
Dès 2003 était évoquée une première solution mise au point par des chercheurs australiens, combinant un implant situé sous la peau et des injections d'hormones. En 2009, des chercheurs britanniques ont eux élaboré une solution permettant de contrôler la production de spermatozoïdes, pouvant être envisagée sous forme de "pilule". En 2014, l'ONG Parsemus Foundation a promis pour 2018 la commercialisation du "Vasalgel", un gel contraceptif masculin à injecter dans le canal déférent (reliant les testicules au canal éjaculateur) afin de bloquer les spermatozoïdes.
Mais toujours pas de "pilule pour hommes"... Mais les Français en sont convaincus : d'ici 2035, cette contraception existera bel et bien. Un sondage CSA de 2012 soulignait d'ailleurs que 61% des hommes se disent prêts à prendre une telle pilule contraceptive si elle existait.
Il faut dire que les moyens de contraception masculine sont limités : soit le préservatif, qui n'est pas fiable à 100%, soit la vasectomie, irréversible et taboue en France (elle ne concerne que 0,5% des Français contre 20% des hommes dans les pays anglo-saxons).
Le concept est relancé par des chercheurs britanniques, dans une étude récemment publiée dans le "Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism". Ils ont administré une fois tous les deux mois chez les volontaires un dosage de progestérone, pour bloquer la production de spermatozoïdes, et de la testostérone, pour en contrebalancer les effets.
Résultat : cette contraception masculine s'est révélée efficace à 96%. Seule quatre femmes sur 266 sont tombées enceintes durant la période d'essai, soit un chiffre comparable à celui obtenu avec la contraception hormonale féminine.
Un résultat positif, mais qui montre déjà des effets secondaires. Plusieurs participants à l'étude ont préféré mettre fin au traitement à cause de changements d'humeur fréquents, de dysfonctionnements érectiles, d'acné, de douleurs à l'endroit où les injections étaient faites, ou d'une augmentation de la libido, précisent les chercheurs. Un arrêt prématuré jugé "étrange" par le "Guardian", "car la pilule a des effets secondaires comparables - bien qu'elle puisse parfois soigner l'acné".

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